Quoi de plus relatif que la normalité en voyage… Lorsqu’on voyage, on se rend compte de beaucoup de choses. Notamment de la diversité du monde. C’est à partir de là qu’il faut oublier le terme de normalité, mais surtout il faut oublier, « sa normalité ».
Voyager, c’est ouvrir son esprit pour s’immiscer dans un nouveau monde. Un monde qui n’est plus celui que l’on connaissait, et dont pourtant nous devons nous accommoder.
Il est donc impossible de voyager avec « sa » « normalité », puisque celle-ci n’existe plus, et que la nouvelle est en perpétuel changement.
Et c’est là que ça devient intéressant…
C’est ici que nos idées, nos préjugés, nos habitudes, et notre façon de faire deviennent nuls, inadaptés. Désormais, notre normalité n’est plus. Et alors commence le Voyage.
Survient alors, après quelque mois, un phénomène étrange, et plutôt perturbateur.
Nous qui étions partis pour être émerveillés, surpris et en constante découverte, il arrive un moment où tout cela, cet enchaînement de surprises et d’émotions, devient (malheureusement ou pas), la norme.
La normalité en voyage devient alors une idée confuse et perturbante…
La nouveauté, le changement, l’extra-ordinaire, le dépaysement, tous ces changements recherchés et désirés, se transforment en routine.
Ce qui avant était synonyme de rareté et de rêve devient désormais la normalité.
C’est un phénomène très particulier qui soulève quelques interrogations lorsque ça nous tombe dessus…
- La normalité est-elle une mauvaise chose ?
- Cette routine ne porte elle pas préjudice au but premier du voyage ?
- Est-ce mal, ou même dommage?
Libre à chacun d’avoir son interprétation.
C’est pour cela qu’il devient difficile mais aussi important de « réaliser ».
Au début du voyage, comme pour les premiers mois de mon tour du monde, chaque découverte était un émerveillement, chaque jour, une surprise, et chaque matin une fête.
Et puis après quelques temps, ces découvertes devenant le quotidien, il devient difficile de se réjouir autant qu’on le fut aux premiers instants.
Je m’explique :
Lorsque l’on passe du temps à un endroit que l’on trouve merveilleux lorsqu’on y vient en vacances pour une semaine ou deux, il nous semble tout à coup moins idyllique lorsqu’on y reste plus longtemps. On se rend compte que ce qui nous étonnait ou nous émerveillait est simplement la norme d’ici. Et de la même façon, lorsqu’on voyage longtemps, on perd le statut de vacancier et l’on perd aussi cette part de magie pour se confronter à la simple réalité. On devient comme un « habitant » de l’endroit où l’on se trouve. Et alors on réalise que c’est la norme.
Attention, je ne dis pas que le voyage perd de sa valeur ou que ça ne vaut pas le coup, pas du tout. Une découverte reste une découverte ! Ce n’est pas ce qu’on voit qui perd de la valeur, c’est le fait de le voir. On perd en surprise, mais ça n’enlève rien à sa beauté. 🙂
Je vous invite vivement à lire cet article dont je parlais quelques lignes plus haut, qui aidera à comprendre et développer mon point de vue.
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On perd en émerveillement puisque les découvertes sont maintenant la norme, le quotidien… En réalité, on devient seulement un peu plus exigeant du fait du nombre de merveilles que l’on a pu voir. 🙂
Et plus longtemps dure le voyage, plus il y a de découvertes, et donc plus on devient exigeant.
C’est un sujet très intéressant dont j’ai déjà parlé avec quelques voyageurs au long cours croisés sur la route. J’aimerais si certains ayant vécus cette expérience lisent cet article qu’ils me donnent leurs avis et ressentis.
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« Il fait le tour du monde, et en plus il ose se plaindre ! »
Absolument pas ! 🙂
J’explique simplement un fait qui m’est arrivé, (et je ne suis pas le seul) que je trouve intéressant. Mais je n’ai aucun regret ou mécontentement quant à mon voyage. Un voyage comme celui là c’est l’aventure d’une vie, et je m’en rends compte tous les jours ! Vous savez ce que je pense de la chance concernant ce voyage mais je suis ravi d’avoir sauté le pas et le conseille vraiment à tous ceux qui voudraient le faire.
Comme je dis souvent, ce n’est pas de la chance si je suis parti, mais j’ai de la chance d’y être ! 🙂
Voilà mon opinion sur la routine du voyageur solo.
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Routine veut juste dire que les jours se ressemblent (découverte sur découverte). Mais des jours comme ceux-la, j’en veux bien encore quelques uns ! 😉
(PS : il ne faut pas monter sur les palmiers comme je le fait sur la photo principale… Je ne l’ai appris que plus tard)
Keep travelin’
Je m’appelle Simon et le 7 Janvier 2016 je suis parti seul faire le Tour du Monde pour une durée indéterminée !
Je partage aujourd’hui sur ce blog mes bons plans voyage, des infos, mais aussi mes impressions et beaucoup d’inspiration pour vos futurs voyages.
Je veux ce blog convivial et solidaire, et vous encourage donc à partager vous aussi vos trouvailles et impressions dans les commentaires.
Voyageons, rencontrons, et surtout partageons !
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Tu me rappelles un texte que j’ai écrit au bout de mon premier mois de voyage. J’ai des dizaines d’écrits que je n’ai jamais publiés mais peut être que celui là va te parler. Je ne l’ai pas trop fini.
» Maintenant seulement, je cède à une certaine prétention. Celle d’avoir peut-être quelque chose à raconter.
Au terme d’un mois de braconnage sauvage sur toutes les potentielles formes d’existence facile qu’avaient à m’offrir Bali et les îles de la Sonde, je suis devenue la proie vulnérable d’une recherche effrénée de sensations immédiates, d’émerveillements rapides.
Je suis allée traquer ces pépites, qui sont autant de preuves socialement admises d’une vie pleinement vécue, aussi bien à 32 m de profondeur qu’à 3700 m d’altitude, dans les élixirs magiques des Gili ou les virées à pleine vitesse dans les champs de riz de Munduk. A travers les vertiges et la fureur.
Alors il m’a fallu une certaine humilité pour comprendre qu’il ne s’agissait là que de la possibilité infinie que je me laissais de créer une certaine cohérence avec l’objet de mon départ. Ou de ma fuite. Je fuis l’ennui et l’impatience tout comme cette routine qu’on diabolise sans vraiment l’avoir qualifiée, sans avoir essayé de la vivre. On serait donc si pressé de finir de vivre ?
Je me renvoie l’image d’un animal ne cherchant sa nourriture, sa substance vitale que dans l’effort et le dépassement pour en tirer une plus grande satisfaction. Mes repères familiers ne constituaient plus pour moi une épreuve suffisante en ce qu’ils sont justement, trop familiers. C’est là où je crois avoir échoué. Chaque parcelle de notre vie aussi familière soit-elle devrait être une source de renouvellement, de surprise dont le rôle revient à nous de le créer. Il m’a fallu partir à l’autre bout du monde pour le comprendre.
Pourquoi ce vieil homme croisé dans les rues de Yogyakarta, qui m’a parlé du Karma et du Ramayana pendant de trop courtes heures, a t-il su retenir mon attention plus longtemps que la personne assise à côté de moi dans le RER A ? Les deux mériteraient autant d’attention en ce qu’ils sont différents de moi et donc de toute évidence, porteurs d’une richesse que je n’ai pas. Je serais donc devenue plus apte à saisir l’altérité dans ce qu’elle a de plus total par rapport à mes repères, qu’à comprendre les subtilités de celle qui m’est la moins étrangère.
Je n’entends pas entreprendre un mouvement inverse, celui de créer la routine dans un cadre qui n’est pas le mien. Cela fait trop longtemps que je voyage pour céder encore aux tentations de l’ « exotisme » et de l’ « authenticité ». Le loulou dans sa rizière avec son petit chapeau pointu a le droit d’écouter du David Guetta sur son Samsung, il va pas te jouer des percussions et couper sa viande avec des cailloux pour que tu puisses te sentir loin de chez toi.
Je tente seulement de ne pas céder à la binarité tentante du voyage, d’une expérience qui ne serait à prendre qu’à sens interdit.
Je n’ai pas pris de quoi faire des crêpes pour vous évoquer là d’où je viens, je peux vous le raconter. Et vous me raconterez la vôtre.
J’ai de l’argent, beaucoup plus que vous, mais ce n’est pas ce qui doit constituer notre unique monnaie d’échange. Alors oui, j’ai acheté votre amnésie lors d’un contrôle sur le bord de la route et vécu des expériences extraordinaires qui n’étaient en aucun cas gratuites. Mais je n’aspire ni à la charité, ni à la naïveté.
Alors asseyons-nous et partageons. »
C’est marrant car j’ai écrit beaucoup par la suite, affinant et redéfinissant le voyage. Et j’en suis arrivée à reprendre des passages des Quatre accords toltèques que tu cites aussi dans tes articles pour les terminer avec mon vécu personnel. Ce fut très libérateur. Et déterminant pour la suite.
On en reparlera si on se recroise ! 🙂 Bonne continuation !
J’aime bien ton texte, et Oui effectivement. Avec plaisir pour en reparler, et ouai les 4 accords toltèques sont une base que tous devraient avoir. Je vais approfondir avec ses autres livres. 😉 Bonne continuation à toi aussi!