Aujourd’hui, j’ai choisi d’interviewer Fabien, un ami Suisse, rencontré à Quito en Équateur, dans la famille où je faisais mon « Workaway ». Il m’a parlé de son périple pour rejoindre l’Amérique du sud et j’ai choisi de partager son aventure originale avec vous. Traverser l’Atlantique en cargo, tel était son rêve…
Salut vieux, pourrais-tu te présenter rapidement et nous raconter comment t’est venue cette idée de traverser l’Atlantique en cargo pour voyager un an en Amérique du sud ?
Je m’appelle Fabien, j’ai 29 ans et suis enseignant d’éducation physique et d’histoire. Curieux et avide d’aventures, je partage mon temps entre voyage et travail à temps partiel. J’ai également un goût pour l’écriture.
À quel moment t’es-tu dis : « Ça y est c’est mon tour, je pars » ?
La décision ne s’est pas prise du jour au lendemain mais au fil de mes études. Après plusieurs années sur les bancs de l’Université, le besoin de se confronter au « réel » s’est fait sentir. Les cours académiques, les livres, les documentaires, ont pendant longtemps fait partie de mon quotidien, et m’ont permis de me forger une certaine idée sur le monde.
Mais au fond de moi, je ressentais un manque.
Les connaissances livresques sont importantes, mais assez superficielles comparativement à celles que l’on emmagasine au travers de l’expérience pratique, quelle qu’elle soit.
Ce voyage en cargo puis en Amérique du Sud s’est donc présenté comme un moyen de confronter mes connaissances au terrain et de m’enrichir de nouvelles compétences, plus pratiques ou personnelles.
En résumé, c’était un rêve de partir seul et de suivre, à mon niveau, les traces de certains écrivains-voyageurs que j’admire. J’ai choisi d’avoir mes diplômes en poche avant de faire le grand saut.
Comment s’y prend t-on pour voyager en cargo ? Est-ce simple ? Et est-ce accessible à tous ?
Malheureusement, une traversée en cargo n’est plus si aisée de nos jours. Le temps où il suffisait de prendre son sac, partir à la recherche d’un navire et demander au capitaine s’il a une petite place à bord en échange des travaux de corvée est révolu. Depuis les années 80, les réglementations se font de plus en plus restrictives et même l’accès au port de marchandises n’est plus permis au simple quidam !
Il faut donc contacter une compagnie qui accueille des passagers, être couvert en cas de pépin (il n’y a pas de médecin à bord), remplir un tas de paperasses et enfin mettre le prix !
Même si selon moi il est inutile de comparer une traversée en cargo avec un simple trajet en avion par exemple, car il s’agit d’un vrai voyage, une expérience unique, il faut être prêt à débourser environ 100 euros/jour de voyage. Ce n’est donc pas très accessible de ce point de vue.
- Voici un exemple de compagnie : CMA – MGC
Cela fonctionne t-il toujours de cette façon pour tous les voyages en cargo ?
A ma connaissance, cela fonctionne toujours comme ça. J’ai entendu dire qu’il était possible de travailler à bord de certains grands navires le temps d’une traversée, et donc de voyager à moindre frais, mais je n’ai pas trouvé le moindre contact. J’ai pourtant cherché. Ce n’est pas si simple !
Pourrais-tu nous raconter un peu ce voyage en cargo et nous dire pourquoi il t’a marqué ?
Le choix de voyager en cargo s’est fait par l’envie de reprendre un peu la main sur le temps et ressentir plus consciemment la réalité des distances. Aussi, ce voyage m’a permis de renouer avec une forme de sobriété et de chercher à apprécier les petits événements du quotidien : la couleur de la mer, l’apparition soudaine d’un oiseau dans le ciel, les étoiles le soir venu.
Lorsque l’on est le seul passager durant 13 jours, les journées peuvent sembler longues, mais chaque seconde compte. On apprend à contenir nos désirs et à se contenter des « petites » choses qu’il est possible de faire à bord : manger, contempler l’océan, lire, réfléchir, etc.
Quels sont les avantages et inconvénients d’un tel voyage ?
L’avantage principal est la reprise en main du temps. N’ayant aucune contrainte, on a (enfin) l’impression d’être totalement maître de son quotidien. Dans mon cas, cela m’a permis d’apprendre l’espagnol. Avant mon arrivée en Amérique du Sud, c’était plutôt avantageux…
L’inconvénient principal reste le prix je pense.
Le conseillerais-tu et le referais-tu si tu en avais la possibilité ?
Oui, mais à ceux qui ont un peu cette même philosophie du voyage, à ceux qui ne sont pas pressés et considèrent le voyage comme une route à parcourir et non uniquement des destinations à voir.
Personnellement, je ne pense pas le refaire de si tôt. Après deux traversées de l’Atlantique en cargo, d’autres expériences ou défis s’offrent à moi. Et pour être honnête, la deuxième traversée n’avait pas la même saveur que la première, où tout restait à découvrir.
Que ressors-tu de cette incroyable expérience ?
Une envie encore plus farouche de suivre ce principe de lenteur qui m’a poussé à prendre le cargo, mais aujourd’hui, c’est en vélo que je compte goûter aux secondes du temps qui passe…
Merci à toi Fab, et bonne route ! 😉
Si vous souhaitez en savoir plus sur le voyage en cargo je vous invite à jeter un oeil à ce livre qui est un classique :
PS : Il est aujourd’hui revenu de plusieurs mois de voyage à vélo à travers les Balkans !
PS : Fab avait déjà partagé un article sur le blog, (que voici, sur l’ÉQUATEUR). Il écrit superbement et propose une approche différente, c’est un vrai plaisir !
Je m’appelle Simon et le 7 Janvier 2016 je suis parti seul faire le Tour du Monde pour une durée indéterminée !
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